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Photo du rédacteurLouis Gonnard

Succès de la mission D.A.R.T.

Comment se protéger d’astéroïdes dangereux, susceptibles de s’écraser sur la Terre, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour l’humanité ? La NASA a réfléchi à cette question, et a développé une solution pour le moins étonnante.


Un programme de défense planétaire a été initié par la NASA dans les années 1990. Son objectif était d’étudier l’impact cinétique d’un engin spatial, c'est-à-dire l’énergie que cet engin possède du fait de son mouvement, et de modifier la trajectoire d’un astéroïde afin qu’il évite une collision avec la Terre.


La probabilité qu’un tel scénario se produise est en réalité très faible, puisque la plupart des astéroïdes qui parviennent à pénétrer dans l’atmosphère terrestre se désintègrent et n’atteignent pas le sol. On estime à seulement 0,002 % tous les cent ans la probabilité d’un impact susceptible d’anéantir notre civilisation, comme celui qui a provoqué l’extinction des grands dinosaures ; de même, on estime à 0,037 % de chance la possibilité d'une collision avec Bénou, l’astéroïde avec lequel la Terre a la plus grande probabilité de rentrer en collision un jour, entre 2175 et 2199. Mais autant être prêts si une catastrophe arrive.


C’est ainsi qu’est née la mission DART., acronyme de Double Asteroid Redirection Test (test de déviation d’un astéroïde doublé, signifiant aussi « fléchette » en anglais) : elle a pour but de déjouer toutes les menaces venues de l’espace. Le 24 novembre 2021, à bord de la fusée Ariane 9, une sonde spatiale de la taille d’un frigo a donc été lancée à pleine vitesse sur le petit astéroïde Dimorphos, qui tournait autour d’un autre astéroïde, Didymos. Le but de la mission était de le faire dévier de son orbite.


Lydia Knapp

Le voyage de ce vaisseau a duré dix mois, et s’est achevé fin septembre par un succès : elle s’est écrasée à la surface de l’astéroïde et l’a déplacé, réduisant la durée de son orbite autour de Didymos de 32 minutes : Dimorphos faisait auparavant le tour du gros astéroïde en 11 heures et 55 minutes - je vous laisse calculer de combien de temps la période a été raccourcie. Ce résultat est remarquable, et il dépasse même largement l’objectif initial de 10 minutes.


« Cela ressemble à un scénario de film. Mais ce n’est pas Hollywood, a déclaré Bill Nelson, le chef de la NASA. Cette mission montre que nous essayons d’être prêts face à ce que tout l’Univers pourrait nous envoyer. »


Cette mission est une grande première : jamais une telle technique n’avait été testée auparavant. Elle permet à la NASA de s’entraîner au cas où un astéroïde menacerait réellement de frapper un jour la Terre. Nous voici rassurés !



Louis Gonnard

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