Second tour : une tendance confirmée
La semaine dernière, suite aux résultats du premier tour des élections présidentielles du lycée, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron se sont affrontés lors du second tour. Le président sortant démarrait la course avec une longueur d’avance sur son concurrent de gauche, puisqu’il avait réuni 43 % des votants au premier tour, contre 13 % pour le leader de La France Insoumise.
C’est donc sans surprise que M. Macron s’est imposé. Il a reçu 63,01 % des suffrages exprimés, contre 36,99 % pour M. Mélenchon.
Cependant, le scrutin a été marqué par une plus grande abstention. En effet, seuls 26,58 % des lycéens se sont exprimés, contre plus de 41 % au premier tour. On pourrait trouver plusieurs expliquations à ce phénomène, comme dans la réalité. Tout d’abord un intérêt moins élevé, puisque la nouveauté du premier tour s’était dissipée et que le second tour ne laissait guère de surprise, pour la majorité des élèves, quant à son résultat. Une météo plus clémente aurait également été la bienvenue ! D’autres raisons plus matérielles s’ajoutent : le vote a été déplacé au foyer du haut après la fermeture du foyer du bas, et le bureau de vote n’a pu être ouvert sur l'un des créneaux (le jeudi de 12h à 13h) en raison de l’indisponibilité de l’un des assesseurs. En tous cas, cela a eu pour conséquence que, malgré un pourcentage bien plus élevé du vote, le candidat de La République en marche a obtenu, en réalité, moins de votes qu’au premier tour (92 au second tour contre 99 au premier).
Une autre méthode de vote, le jugement majoritaire
Entre le mardi et le vendredi du premier tour, il avait également été proposé aux élèves une autre méthode de vote, optionnelle, qui s’ajoutait au scrutin uninominal : le jugement majoritaire. Celle-ci consiste à attribuer l'une des quatre appréciations (Très favorable, Favorable, Passable ou À rejeter) à chacun des candidats. Il n’est pas obligatoire de donner une mention à tous les candidats : on peut laisser un candidat sans mention. 132 élèves ont testé cette méthode.
Le candidat qui remporte le scrutin est celui qui a la meilleure mention médiane, c'est-à-dire la mention qu’au moins la moitié des votants lui ont attibué (vous pouvez retrouver la méthode détaillée à la fin de l’article). On peut ainsi classer chacun des candidats, en fonction de leur « mention majoritaire » :
On remarque certaines disparités par rapport au vote uninominal. Bien que le président sortant soit de nouveau largement en tête (il est le seul à avoir obtenu une mention majoritaire Favorable), le classement des candidats qui le suivent varie par rapport au classement du premier tour. En effet, Yannick Jadot passe à la deuxième place, alors que Jean-Luc Mélenchon chute à la cinquième place. Cela peut s’expliquer par le fait qu’il ait un certain nombre de soutiens très forts, qui votent pour lui au scrutin uninominal, tout en étant très mal aimé par le reste des électeurs.
De plus, Eric Zemmour, qui avait fini en quatrième position lors du premier tour, arrive ici avant-dernière place, juste devant Marine Le Pen. Cela s’explique à priori par une plus grande proportion de votes « sérieux » dans le jugement majoritaire, par rapport au scrutin uninominal.
Un expérience enrichissante
Ce vote aura permis à de nombreux lycéens, dont certains pourront voter les 10 et 24 avril, de voter pour des candidats politiques pour la première fois. Ils ont pu exprimer leur point de vue, et on espère que cela aura permis à certains d’entre eux de s’intéresser à la politique pour la première fois, ou de s’être mieux renseigné sur les élections. En attendant les résultats de la (vraie) élection, cet évènement aura permis de rassembler plus de 240 lycéens !
Méthodologie du "Jugement majoritaire"
"Mention majoritaire"
Chaque personnalité obtient une « mention majoritaire ». On entend par mention majoritaire la meilleure mention à être approuvée par au moins 50% des électeurs. Ainsi, au moins 50% des électeurs auront donné au candidat cette mention, ou plus. Ainsi, par exemple, pour une même personnalité, si la mention « Très bien » recueille 20% des suffrages et la mention « Bien » recueille 31% des suffrages, alors la mention majoritaire est « Bien ». Si, pour une autre personnalité, la mention « Très bien » recueille 20% des suffrages, la mention « Bien » recueille 20% des suffrages et la mention « Passable » recueille 11% des suffrages, alors la mention majoritaire est « Assez bien ». Sauf dans le cas des mentions « Très bien » et « A rejeter », une mention majoritaire est complétée d’un « + » si le pourcentage de mentions meilleures qu’elle est supérieur au pourcentage de mentions moins bonnes. Dans le cas contraire, elle est complétée d’un « – ».
Départager les candidats