Cette année, vous le savez, l’École célèbre les 150 ans de sa création. À cette occasion, la rédaction a décidé de publier une édition spéciale de Graffiti : un numéro hors-série qui sera publié plus tard dans le courant de l’année scolaire. Ce numéro sera dédié à l’histoire de l’École ; il nous permettra de nous étendre plus longuement sur les épreuves qu’elle a pu traverser et les défis qu’elle a pu rencontrer. Pour autant, nous n’attendrons pas ce « hors-série » pour évoquer cet anniversaire, qui influencera nos productions tout au long de l’année. C’est ainsi qu’aujourd’hui, j’ai décidé de vous emmener avec moi dans un bref voyage dans le temps. Retournons un demi-siècle dans le passé. Oubliez vos téléphones portables et autres babioles interconnectées : nous sommes en 1974.
L’hiver de cette année 1974 est marqué par des journées assez pluvieuses et des températures très douces - idéales pour l’École, qui vient alors fêter son centenaire au château de Chambord. C’est pendant cet hiver que se produit une évènement tragique : au début du mois de décembre, l’équipe pédagogique apprend le décès de Pham Duy Khiêm. Cet ancien professeur, qui vient de retrouver son domicile après une hospitalisation pour une dépression, décide de s’ôter la vie dans un étang peu profond derrière sa maison, à Montreuil-le-Henri, une petite commune de la Sarthe.
Pham Duy Khiêm est d’origine vietnamienne - il est d’ailleurs le premier vietnamien à obtenir un baccalauréat classique - et pose pour la première fois le pied sur le territoire français métropolitain en 1928, où il entre en classes préparatoires au lycée Louis-le-Grand. C’est dans ce lycée qu’il rencontre deux personnages qui deviennent rapidement ses proches amis et qui le suivront plus tard rue d’Ulm à l’École normale supérieure : Léopold Sédar Senghor et Georges Pompidou. Si les trois condisciples rejoignent plus tard le paysage politique - Senghor sera notamment le premier président de la république du Sénégal et Pompidou le successeur du Général de Gaulle à l’Élysée -, l’activité diplomatique de Pham Duy Khiêm sera beaucoup plus courte. Il ne sera ambassadeur du Viêt-Nam en France que pendant trois ans, entre 1954 et 1957. La brièveté de cette carrière est due à un refus de l’agrégé de lettres de continuer à travailler avec le gouvernement vietnamien de l’époque […]
-> Publication de la suite de l'article le 13 novembre 2023