“Tu m’niaises !? T’es vraiment allé au Canada !?” Eh bien oui, je suis allé au Canada, à Ottawa plus précisément. J’ai pu découvrir la beauté du paysage d’automne et goûter à la fameuse poutine. Accueilli pendant deux semaines au sein d’Ashbury College, un établissement secondaire au cœur de la capitale du pays, un petit groupe d'élèves de l'École alsacienne a eu la chance de vivre comme des Canadiens avec M. Borrelli. Garez votre char et rangez votre cellulaire, la visite guidée commence !
La vie scolaire canadienne est une rupture brusque avec celle de la France. Leur vision de l’éducation est beaucoup plus proche de celle des États-Unis que de la nôtre. Les cours se font en petits groupes avec des séances plus longues. Les travaux pratiques sont mis en avant, l'expérimentation et la recherche personnelle étant encouragées, et très peu de cours sont sous forme magistrale. Les lycéens ont le choix parmi de nombreuses disciplines, certaines totalement inconnues des élèves français, comme la comptabilité ou l’analyse des forces de la nature et des catastrophes naturelles. D’ailleurs, Ashbury est une école 100 % digitale : les élèves n’ont ni cahiers ni manuels papier ; tout se fait sur tablette tactile ou ordinateur portable. Une politique innovante qui semble fonctionner, les cas d’utilisation non éducative des écrans étant très peu répandus dans l’établissement. La journée est beaucoup plus courte qu’en France : les élèves ont cours de 8 h 15 à 15 h. Cependant, la grande majorité des jeunes font partie de divers clubs artistiques et sportifs qui ont lieu après les cours.
Le sport est une véritable religion là-bas. Tout le monde s'intéresse de près ou de loin au sport. Et bien sûr, les Canadiens sont très attachés à leur sport national : le hockey sur glace. Étonnamment, c’est un sport extrêmement violent. Les sportifs se foncent dedans et se renversent en permanence pendant les matchs. Les bagarres violentes entre les joueurs sont une routine régulière, même tolérées par les arbitres ! Ayant eu la chance d'assister à un match entre les équipes d’Ottawa et de Saint-Louis, je peux vous affirmer que l'ambiance dans le stade était dantesque ! Les chants des supporteurs fusent dans tous les sens, le bruit du palet glissant à toute vitesse sur la glace et la légère brise froide venant de la patinoire virevoltent autour de nous.
Les arts ne sont pas mis de côté pour autant. De nombreux musées sont répartis dans toute la ville, qu’il s’agisse de peinture, d’aviation ou de sciences. Les musées mettent en avant l’art et les traditions des Premières Nations, nous faisant découvrir cette partie méconnue pour nous. Le Canada accorde une attention toute particulière à la place des autochtones dans la vie du pays. Ayant subi beaucoup de torts lors de l'arrivée des Européens, les Canadiens se rappellent régulièrement de leurs racines avec des déclarations de reconnaissance du territoire comme celui des autochtones.
Parlons nourriture : ce n’est pas leur point fort. Désolé de vous l’annoncer, chers amis Canadiens, mais vous n’avez rien d’extraordinaire sur ce point. Oui, il y a la poutine, la queue de castor (non, ce n’est pas de la viande de castor) ou encore les tartes au beurre ; toutefois, c’est bien pauvre comparé à la gastronomie française. J’ai passé plus de temps à manger asiatique que canadien (contexte : j’étais accueilli dans une famille chinoise). Néanmoins, les quelques spécialités que j'ai pu goûter étaient réconfortantes… et bourratives, pour le moins qu’on puisse dire.
Cet échange était une merveilleuse occasion de découvrir un pays lointain et ses traditions (comme Halloween !) accompagné de personnes adorables. On se retrouve là-bas une prochaine fois ? À la r’voyure !
Petit lexique de secours québécois :
Tu m'niaises ?! = Tu blagues ?!
char = voiture
cellulaire = téléphone portable
À la r'voyure ! = Au revoir !
