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Photo du rédacteurHector Ono-dit-Biot

100 % Géopolitique : Nagorno Karabakh

Les actes auront duré un an. Place à présent à 100 % géopolitique, qui vous parlera des différents conflits du monde. Au programme, un conflit assez récent : le Nagorno-Karabakh.



Des origines complexes


Le Nagorno-Karabakh, ou Artsakh, est un territoire situé dans le Caucase, chaîne montagneuse entre l’Europe et l’Asie.

Il est peuplé à 95 % d’Arméniens chrétiens, mais au XXe siècle le Nagorno-Karabakh a été incorporé à l'Azerbaïdjan, alors région de l’URSS, peuplé par des musulmans, par le gouvernement soviétique. Dès les années 1980, des manifestations ont lieu pour le rattacher à l’Arménie. Alors, à l’indépendance des deux pays, en 1991, le conflit s’intensifie. Une guerre s’ensuit, et l’Arménie récupère le Nagorno-Karabakh et les deux régions azéries l’entourant. Un cessez-le-feu est obtenu et le statu quo est imposé aux pays : cela veut dire que l’Arménie garde les territoires occupés.



Des principes irréconciliables


L'Azerbaïdjan défend le principe d’intégrité territoriale (droit inaliénable d’un pays de préserver ses frontières de toute autre influence) pour essayer de récupérer le territoire, alors que l’Arménie défend le principe d’autodétermination (détermination des habitants à rester dans x pays).


L’Arménie est soutenue par la Russie, qui cherche à remettre son influence dans le Caucase, et par l’Iran, qui la soutient car il craint le séparatisme des azéris au Nord du pays (c’est en effet au Nord de l’Iran que vivent la majorité des Azéris).


L'Azerbaïdjan est soutenu par la Turquie, car ils ont presque la même culture (ils partagent la même famille de langues et sont musulmans).



Un État très peu reconnu


D’autre part, le Nagorno-Karabakh a déclaré son indépendance en 1992, sous le nom de République d’Artsakh, Artsakh étant le nom de la province correspondant au Nagorno-Karabakh au moment du royaume d’Arménie antique, pour ainsi se rapprocher de l’actuelle Arménie, et de s’éloigner de l’influence azérie.

Il est reconnu uniquement par des États eux-mêmes non reconnus : l’Ossétie du Sud, l’Abkhazie et la Transnistrie. Le comté de Fresno (Californie), et la province de Guipuscoa (Espagne) l’ont aussi reconnu. Une demande de reconnaissance a été votée au Sénat français en novembre 2020, ainsi qu’en Australie, et en Uruguay.



En 2020, des affrontements

Le 27 septembre 2020, les forces azéries bombardent Stepanakert, la plus grande ville du Nagorno-Karabakh. Une déclaration de guerre est signée par l'Azerbaïdjan. Entre septembre et novembre 2020, des affrontements ont lieu entre les deux pays, et la Turquie apporte son soutien par des mercenaires libyens et syriens. L’Azerbaïdjan avance jusqu’à Choucha, capitale culturelle du pays, près de Stepanakert, au Nagorno-Karabakh. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et son homologue azéri Ilham Aliyev signent un accord de cessez-le-feu le 10 novembre 2020 cédant Choucha, ainsi que les régions entourant le Nagorno-Karabakh. L’Arménie garde cependant un corridor près de Latchin, permettant de relier le territoire à l'Arménie.



En Arménie

Évidemment, cette décision ne plaît pas à tout le monde et les Arméniens se sentent déshonorés. Ils organisent des manifestations, épiant Nikol Pachinian et voulant sa démission. Sa fille, Mariam, a affirmé qu’ils avaient pénétré dans la chambre de ses deux jeunes sœurs.

En Février 2021, Onik Gasparian, chef d’état-major, et d’autres généraux, exigent la démission du Premier ministre. Ce dernier riposte par le limogeage de Gasparian et demande à ses partisans de se réunir à Erevan. Il indique avoir été victime d’une « tentative de coup d’état militaire ». Nous aurions peut-être eu un autre putsch militaire après la Birmanie, s’ils avaient pu mener leur projet à bout. La Turquie a sanctionné la tentative de Gasparian.


Aux dernières nouvelles, le 27 février dernier, le président Armen Sarkissian, aux rôles largement cérémoniaux, a refusé de signer un papier écrit par le cabinet de Nikol Pachinian qui demande le limogeage d’Onik Gasparian.


Le Premier Ministre Nikol Pachinian a finalement décidé le 1er mars de faire des élections législatives anticipées, fixées au 20 juin. A l’issue de ces-dernières, il est réélu Premier Ministre avec 53,92% des voix. L’avenir de l’Arménie reste cependant incertain, sandwichée entre la Turquie et l’Azerbaïdjan, ses deux ennemis jurés.


L’Arménie prendra-t-elle sa revanche, ou cette guerre scelle définitivement le conflit ? À suivre…



Hector Ono-dit-Biot


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