Quoique le beau temps soit revenu en France, certains endroits sont encore sous la neige. Voici un article qui vous sera utile pour votre kit de voyage, si vous réussissez à partir !
Que signifie ce mot à la sonorité étrange, “iglou” qui vient de l'inuktitut (langue autochtone de l’Amérique du Nord parlée dans l’Arctique canadien) ? Il désigne une “maison, une habitation d'hiver, de forme hémisphérique” et évoque pour nous ces curieuses maisons faites de neige.
L’igloo est utilisé dans les régions froides pour différentes raisons. Sa forme architecturale est très adaptée pour conserver la chaleur ; la température, grâce à la lampe à huile qui sert de chauffage comme de poêle et de lumière, réussit à monter jusqu’à 0°, ce qui est bien supérieur aux températures négatives extérieures. En outre, il peut être construit facilement quand un abri s’avère nécessaire. L’un des grands avantages de l’igloo est sa rapidité de fabrication : avec une personne entraînée, la construction peut ne pas excéder une heure pour un habitat d'une nuit. Elle dure plus longtemps, bien sûr, s’il s’agit de créer un igloo familial qui soit destiné à une utilisation de plus longue durée. Enfin, l’igloo est un habitat temporaire qui convient à la vie nomade des Inuits : si la chasse devient mauvaise ou l’igloo sale, la famille déménage. De nos jours cependant, les maisons de style européen ont largement remplacé ce mode d’habitat traditionnel, il reste toutefois culturellement important en Arctique.
La première étape de construction consiste à choisir un bon terrain, où la neige est ferme, quoiqu’assez malléable pour être coupée. Ensuite, les bâtisseurs tracent avec leur talon le cercle de l’igloo. Ils découpent dans la neige, à l’intérieur de ce cercle, les blocs nécessaires à l’érection de l’igloo et mettent la première assise en place. Les blocs sont taillés en biseau et disposés en spirale jusqu’à atteindre la clé de voûte de l’édifice. Les Inuits ajustent les blocs avec leurs couteaux, autrefois en ivoire ou en os et aujourd’hui en acier. Jusqu’à la pose du dernier bloc, l’igloo n’a aucune résistance. Lorsque le dôme est élevé et la spirale finie, la chaleur de l'intérieur combinée au vent extérieur cimentent l’igloo fermement. On peut alors pratiquer un trou d’aération. Les Inuits qui ont bâti leur maison de l’intérieur sont enfermés et découpent une petite porte dans la paroi pour pouvoir sortir. Il faut ensuite calfeutrer l’extérieur de l’igloo en bouchant les trous avec de la neige. Certaines communautés tendent des peaux de bêtes aux murs, chacun peut modifier l’arrangement de l’igloo. Les igloos peuvent être de différentes formes et tailles selon les besoins.
Plusieurs films s’intéressent aux Inuits. L’un des premiers documentaires à avoir été réalisé est Nanouk l’Esquimau (Nanook of the North) de Robert Flaherty en 1922. Filmant la vie d’une famille inuit, Robert Flaherty montre leurs occupations (chasse, pêche...) et une longue scène est dédiée à la construction d’un igloo.
Venise Balazuc--Schweitzer