Ce jeudi 24 octobre est paru un nouveau tome d’Astérix : La fille de Vercingétorix. Des membres de la rédaction de Graffiti l’ont lu, et se sont interrogés : était-ce une bonne idée de continuer cette série ? Ce nouvel album est-il à la hauteur de ses prédécesseurs ?
L’histoire, au départ, est parlante : deux chefs arvernes, Monolitix et Ipocalorix (caricatures de Charles de Gaulle et Winston Churchill), viennent confier la fille de Vercingétorix, Adrénaline, au village que nous connaissons bien, pendant qu’ils ramènent une aide venue de la mer pour l’expatrier en Grande-Bretagne. Astérix et Obélix ont la lourde charge de veiller sur l’adolescente. Mais ils doivent prendre garde : « Elle fugue ». Adrénaline tentera, avec l’aide des enfants du forgeron et du poissonnier du village, de s’enfuir. Hélas, elle sera très vite rattrapée par l’infâme Adictosérix, traître à la solde des Romains...
Pour ma part, je le trouve peu réussi : trop de personnages furtifs, de gags peu convaincants, de jeux de mots trop “évidents” : Letitbix, Ludwikamadéus...
Et surtout, trop peu de présence d’Astérix, qui se fait voler le rôle principal par Adrénaline, et parfois par Obélix ! Des dialogues mous, peu recherchés, et surtout très incohérents qui ne m’ont pas non plus convaincu...
On peut noter en revanche la finesse du dessin, la précision du graphisme, et la bonne volonté mise dans la coloration.
C’est désolant, d’autant plus que l’enfance et l’adolescence sont souvent peu abordés dans la série, il y avait beaucoup de potentiel au départ. On note également un thème qui se voulait original : la descendance du plus célèbre des chefs gaulois (après Abraracourcix, bien sûr).
Il y a peut-être une chose que l’on retiendra ; plus que dans les autres albums, les auteurs mettent en avant des causes modernes et d’actualité : la surconsommation de sangliers, le gaspillage excessif d’amphores...
Nous vous proposons de lire l’avis de Julien, membre de la rédaction, quant à cet album :
Autant être franc ... Je n’ai pas aimé La fille de Vercingétorix. L’album nous introduit des personnages par paquets, pourtant peu développés et un peu inutiles. Autre détail déroutant : Astérix y est traité comme un personnage secondaire (“Les aventures d’Astérix”, la bonne blague !), le scénario est plat et sans saveur, sans début ni fin. Sans queue ni tête. Les thèmes abordés étaient pourtant intéressants, mais les gags sont poussifs. On sent que Jean Yves Ferri a pâti du cadre imposé par l’éditeur.
Pour terminer, voici l’avis de notre rédacteur en chef, M. Borrelli : Le dernier album des aventures de nos Gaulois préférés m'a laissé sur ma faim ! Non pas qu'il soit mauvais : les dessins frisent la perfection et se confondent avec ceux d'Uderzo, le cahier des charges est respecté, les gags sont présents, les habituels jeux de mot également. L'ensemble se tient et est très "propre"; mais il manque le souffle, la folie douce, l'irrévérence des premiers albums, et il faut bien l'avouer, l'humour tout simplement ! Et pourtant les premiers albums du nouveau duo d'auteurs étaient très réussis. Faut-il, dès lors, céder aux sirènes des tenants du: "un héros de BD doit disparaître avec son auteur" ? Je ne le pense pas. Prenez "Blake et Mortimer": les nouveaux albums sont une vraie réussite. Donc prenons ce dernier album d'Astérix comme une petite erreur de parcours, accordons notre indulgence aux auteurs, et vivement le prochain par Toutatis !
Owen Samama-Brault