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Lorenza Philippe- -Harfouche

Le scrolling, une néo-addiction

Instagram, Facebook, Youtube, Snapchat… Désormais, quasiment tous les réseaux sociaux initialement conçus pour communiquer avec ses pairs ont adopté le format du scroll. Mais comment et pourquoi cette forme de contenu fonctionne aussi bien auprès de ses utilisateurs ?


Avant toute chose : qu’est-ce le scrolling ? Ce concept est apparu sur le réseau social Tiktok (anciennement Musical.ly) en 2016, et s’est popularisé lors du confinement en 2020. Le contexte était propice puisqu’il y a eu un réel repli des gens sur eux-mêmes, et par conséquent, sur les réseaux sociaux: le seul moyen de se divertir, et de communiquer facilement. Le scrolling permet aux utilisateurs de facilement passer d'une vidéo à une autre en faisant défiler l'écran vers le haut ou le bas. À première vue, cela paraît bien simple et inoffensif. Or, les vidéos sont de courte durée (environ 15 secondes), ce qui pousse l’utilisateur à en  « consommer » de plus en plus. 


Voyons comment cela rend notre cerveau addict. Lorsqu’on scroll, chaque nouvelle information ou stimulation visuelle libère de la dopamine (neurotransmetteur associé au plaisir et à la motivation), créant une sensation de satisfaction instantanée. Mais le scrolling excessif, notamment sur les réseaux sociaux, peut avoir des effets neurologiques en modifiant le système de récompense du cerveau.  Avec le temps, cette surstimulation peut réduire la capacité de concentration et entraîner une dépendance à la recherche de contenu nouveau. Cela peut également perturber les cycles de récompense et mener à des comportements compulsifs ou à une baisse de la satisfaction globale. 

Mais comment cela mène à l’addiction ?

Cette récompense rapide incite à répéter l’action, en cherchant encore plus de contenu. Avec le temps, le cerveau s'habitue à ces micro-récompenses et en réclame davantage pour ressentir le même plaisir, créant un cercle vicieux. L’utilisateur devient dépendant de cette quête perpétuelle de stimulation, au détriment d’autres activités plus enrichissantes ou nécessaires, menant à une véritable addiction comportementale.


Qui est concerné ? Tout le monde ! Que ce soit des enfants en bas âge jusqu’aux personnes âgées, tout le monde trouve son divertissement sur TikTok. Effectivement, un phénomène inquiète les professionnels de santé : les Ipad kids. Ils pensent que passer plus d’une heure sur un écran réduit les capacités cognitives et linguistiques; des retards de langage sont en effet détectés chez ces enfants qui, très tôt, ont accès aux réseaux sociaux, surtout au scrolling. On peut voir sur les réseaux sociaux des vidéos effrayantes : des enfants qui scrollent sur deux écrans à la fois, d’autres qui pleurent et font des crises dès qu’on les sépare de leur écran… Le plus problématique reste cependant les parents, qui filment ces scènes d’un air hilare, ne réalisant pas l’ampleur de la situation. 














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