Après deux ans d’annulation à cause de la pandémie de Covid, le concours de piano fit son retour à l'automne 2022. Petite plongée au sein des concours internationaux de musique classique.
Le plus prestigieux concours français dédié au piano et au violon
Sa première édition a eu lieu en 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale, à l’initiative de deux Français : la pianiste Marguerite Long - à qui Maurice Ravel a dédié son concerto en sol -, et le violoniste Jacques Thibaud. Le concours a mis en lumière de grands interprètes tels que Samson François, Aldo Ciccolini, Ivry Gitlis ou Christian Ferras. Il contribue également à faire vivre l’étude du répertoire français. En effet, des morceaux imposés de Debussy, Ravel, Poulenc, Couperin ou Rameau doivent être interprétés lors de la phase de présélection.
Un challenge personnel et des opportunités
Si le Long-Thibaud reste réputé, faute de moyens, il n’est pas tête de cordée comme les concours Reine Élisabeth (Bruxelles), Tchaïkovsky (Moscou) ou Chopin (Varsovie).
Le pianiste Guillaume Masson, qui s’est qualifié à ce dernier en 2010, nous explique que se lancer dans une telle course « C'est avant tout un challenge personnel, celui de se tester à monter un gros répertoire et de progresser en tant que musicien. Professionnellement, cela apporte de la visibilité qui, selon le prestige du concours, ouvre des portes. Cela apporte aussi des prix pécuniaires.»
Le concours est un bon démarrage mais peut rester une flamme éphémère : outre les compétences techniques et artistiques, il faut avoir du charisme ou une certaine sociabilité et savoir rencontrer les bonnes personnes pour que l’artiste continue à être invité régulièrement à jouer dans les salles internationales, nous explique Jean-Michel Molkhou, violoniste, auteur et critique musical pour Diapason.
Après les Russes, les interprètes asiatiques dominent les palmarès
Ils figurent souvent dans le Top 6 des concours. Le Long-Thibaud confirme cette année la règle avec deux lauréats asiatiques ex aequo : Hyuk Lee (22 ans / Corée du Sud) et Masaya Kamei (20 ans / Japon).
Selon Jean-Michel Molkhou, pour réussir il faut du talent, de la chance mais aussi 90 % de travail. Il remarque dans ce sens un certain relâchement des Français, même si Alexandre Kantorow a remporté le Tchaikovsky en 2019. Enfin, il faut arriver au bon moment, avec les bonnes personnes. Graffiti souhaite donc bonne continuation aux lauréats et au concours !
La prochaine édition du Long-Thibaud sera dédiée au violon et elle aura lieu du 22 au 26 novembre 2023.
Frédéric Lucaussy Sviatopolk-Mirsky