Le Centre Georges Pompidou, situé dans le 4ᵉ arrondissement de Paris, est un bâtiment à l'architecture moderne qui accueille plus de 140 000 œuvres d’art et des expositions temporaires, une bibliothèque avec sa cafétéria, une salle de cinéma, une librairie et une boutique. Cette année, en mars 2025, le Centre prévoit de fermer ses portes pour 5 ans afin d’effectuer de lourds travaux de rénovation. Au programme : désamiantage de la totalité des façades, mise aux normes incendie, meilleure accessibilité pour les personnes à mobilité réduite et optimisation énergétique de l'ensemble de l'édifice. Durant cette période, il est prévu que les œuvres soient dispersées un peu partout en France et traversent même les frontières pour atteindre Shanghai, Madrid ou encore San Francisco. La bibliothèque, quant à elle, sera transférée dans le bâtiment Lumière du 12ᵉ arrondissement de Paris. Le bâtiment est parfois plus connu que les œuvres qu’il abrite. Mais d'où vient cette architecture osée pour l’époque de sa création, qui a longtemps été source de polémiques ?
L’emplacement du Centre, anciennement appelé le village de “Beau-Bourg” ou simplement “le Beaubourg”, était un quartier commerçant. Au XIXᵉ siècle, ce lieu devient vite insalubre : l'accroissement rapide de la population apporte de la misère. Au XXᵉ siècle, pour remédier à ces conditions de vie, le Beaubourg est en partie rasé. Les maisons insalubres laissent place à un vaste terrain vague. Dès 1969, une idée émerge dans l'esprit du président de l’époque, Georges Pompidou, grand amateur d'art moderne : pourquoi ne pas en faire un centre culturel et artistique ouvert à tous ? Il donnera son nom au futur Centre.
C’est ainsi qu’en 1971, un concours international d’architecture est lancé. Il invita les architectes du monde entier à proposer leur projet. Parmi 682 propositions, deux architectes remportent le concours. L’Italien Renzo Piano et le Britannique Richard Rogers proposent une architecture hors du commun avec une structure principalement faite de métal et de verre, matériaux peu utilisés à l’époque en France. Les Britanniques avaient déjà lancé la mode avec de nouveaux bâtiments semblables à des serres (comme le Crystal Palace, par exemple). De plus, leur projet propose que tout le “squelette” du bâtiment soit visible de l'extérieur et non caché par les murs comme dans toute construction habituelle. Les tuyaux colorés, les ascenseurs et les escalators entourent ainsi la façade du bâtiment, ce qui lui vaut le surnom de “Notre-Dame des tuyaux”.
Les architectes prévoient également que le bâtiment n’occupe pas l’intégralité de l’espace disponible, laissant ainsi une grande partie libre devant le Centre pour la dédier aux spectacles de rue. Une idée révolutionnaire pour l’époque !L’ouverture du chantier se fait donc en 1972 et le grand bâtiment de 166 mètres de long, 42 mètres de haut et 60 mètres de large se monte petit à petit. La structure de celui-ci pèse 15 000 tonnes (3 fois plus que la tour Eiffel !). Après son inauguration en 1977, le Centre accueille 150 millions de visiteurs, 5 fois plus que prévu. Il ferme en 2018 ses portes pour des travaux d’agrandissement et d'amélioration du confort.
Le saviez-vous ?
Chaque couleur des tuyaux correspond à une fonction particulière. Les tuyaux bleus font passer l’air chaud et l’air froid tandis que les verts sont réservés à l’eau. Les câbles jaunes font passer l’électricité et les rouges sont réservés aux ascenseurs et aux escalators.