Qui suis-je ? Je ne suis ni un animal, ni un végétal, ni un champignon, ni une bactérie ; je peux être jaune, rose, rouge ou encore blanc ; je n’ai pas de cerveau, mais je suis loin d’être bête ; j’aime les endroits sombres et humides. Je n’ai ni jambes, ni pattes, ni ailes, mais je peux me déplacer ; je n’ai ni bouche, ni yeux, ni estomac, mais je peux manger. Vous ne trouvez toujours pas ? Dernier indice : j’ai notamment été rendu célèbre grâce à Thomas Pesquet qui m’a emmené avec lui dans l’espace, car j’intéresse beaucoup les scientifiques. Alors, vous m'avez identifié ? Eh oui, c’est moi, le blob !
De mon vrai nom Physarum polycephalum, je suis une espèce unicellulaire qui fait partie de la famille des mycétozoaires. Découvert en 1973 aux Etats-Unis par un couple dans leur jardin, on me décrit alors comme une chose étrange « mousseuse, crémeuse et jaune pâle, similaire à une omelette ». Dans une époque encore marquée par l’affaire Roswell, on croit d’abord que je suis un extraterrestre. Mais ce n'est pas tout ! En plus de cela, quand le couple essayait de m’éradiquer, je réapparaissais comme par magie grâce à mes capacités de croissance hors norme et ma capacité à résister à presque toutes les conditions - oubliez la lumière et la sécheresse. Quand ces conditions ne sont pas réunies, je m’assèche et rentre alors dans une phase de sommeil appelée « gélose ». Il existe plusieurs sortes de blobs comme moi avec des couleurs différentes. Je peux me déplacer très rapidement et possède aussi un très bon sens de l’orientation malgré le fait que je ne possède ni cerveau ni bouche. Mon nom est un hommage au film Le Blob sorti en 1988 où un extraterrestre débarque sur Terre et a vaguement les mêmes caractéristiques que moi. Aujourd’hui les scientifiques s’intéressent particulièrement à moi car je ne crains pas grand-chose, et j'ai même été envoyé dans l’ISS pour voir l’effet de l’espace sur moi ! Les recherches ne font que commencer…
Louis Gonnard
DES BLOBS À L'ÉCOLE
En janvier 2022, la classe DNL SVT de première a accueilli des blobs au laboratoire de l’École, et a décidé de les réanimer, de les faire grandir et de les étudier. À travers différentes expériences, les élèves ont tenté de démontrer qu’un blob, alors même qu’il s'agit seulement d’un être unicellulaire, peut penser, apprendre, mémoriser, s’adapter. Après plusieurs semaines d’expériences diverses et variées qui n’ont pas forcément été au goût du blob (blob dans de l’eau, blob dans le frigo, blob à la lumière…), les élèves ont décidé d’arrêter l’élevage et de laisser sécher la créature pour qu’elle reprenne sa forme de sclérote (en dormance) et de la ranger dans une boîte. Rassurez-vous : le blob n’est pas mort, il est seulement profondément endormi en attendant que quelqu’un vienne s’en occuper !
Ambre Berta