Une compétition récente, regardée par tous, mais dont personne ne connaît les règles ? Alors que la Ligue des nations a déjà eu lieu trois fois, avec une édition remportée par la France, comment se fait-il que son déroulement soit toujours aussi flou ? Graffiti tente de décrypter son organisation.
Instaurée pour la première fois en 2018, la Ligue des nations de l’UEFA interpelle le public quant à son utilité : pourquoi créer une compétition regroupant les équipes des 55 nations de l’UEFA alors que l’Euro existe déjà ? Comme souvent lorsqu’on s’interroge sur le bénéfice pour le public, la réponse se trouve du côté des organisateurs, et particulièrement des sponsors. Entre la Coupe du monde et l’Euro, il y a toujours une année sans grande compétition internationale. Jusque-là, des matchs amicaux étaient organisés pour évaluer de nouveaux joueurs, préparer l’équipe pour la prochaine compétition ou encore influencer le classement du Ballon d’or. Cependant, ces matchs avaient peu d’enjeu, donc une faible audience, ce qui limitait les sponsors et générait peu de revenus pour les fédérations. C’est pour cette raison que l’UEFA a décidé de créer la Ligue des nations : plus d’argent et un nouveau trophée à ajouter au palmarès des équipes et des joueurs.
Lors d’une interview croisée pour M6, deux de nos Bleus se moquaient ouvertement de cette nouvelle compétition.
« – Est-ce que tu sais les règles de la Ligue des nations ? (Griezmann)
– Oh le coach il a dit, mais je comprends rien […] Y’en a un qui monte, un qui descend, l’autre part en vacances ! » (Dembélé)
En effet, c’est côté organisation que notre vision s’obscurcit : si même Antoine Griezmann et Ousmane Dembélé étaient incapables d’expliquer les règles d’une compétition qu’ils ont gagnée lors de l’édition suivante, comment pourrions-nous y arriver ? Nous n’en sommes pas certains, mais nous allons quand même essayer.
Les 55 nations sont divisées en 4 ligues, déterminées par leur niveau lors de l’année précédente, calculé selon le coefficient UEFA. Ces ligues, nommées A, B, C et D, sont chacune divisées en groupes de 3 à 4 équipes. C’est là que cela se complique. Les équipes de chaque groupe s’affrontent dans un système de match aller-retour. Le titre se dispute uniquement entre les équipes de la Ligue A. Pour les autres, un système de promotion et de relégation est mis en place : les deux meilleures équipes de chaque ligue montent d’une division (par exemple, les deux premières équipes de la Ligue B montent en Ligue A) et les deux dernières descendent. Ce sont les phases de relégation et de promotion.
Cependant, les règles déjà complexes pour beaucoup se compliquent encore lors de l’édition 2024-2025. La phase finale entre les 4 premières équipes de la Ligue A avant de remporter le trophée sera multipliée par deux. Le “Final Four” (les quatre derniers) devient en réalité le “Final Eight” avec des quarts de finale avant la finale, ajoutant une nouvelle étape vers la victoire.
Enfin, cette compétition, initiée par Michel Platini, ancien président de l’UEFA et triple Ballon d’or, est en réalité liée à l’Euro. Après les phases de qualification normales pour l’Euro, il reste quatre places à attribuer sur les 24. La Ligue des nations entre alors en jeu : chacune des 4 places est réservée au vainqueur de chaque ligue (A, B, C, D). Des matchs sont organisés entre les vainqueurs de chaque groupe. Les gagnants de chaque ligue participeront donc à l’Euro.
La compétition s’est aussi ouverte aux équipes féminines. En effet, depuis 2023, il existe une Ligue des nations féminine basée sur les mêmes principes, mais avec trois ligues au lieu de quatre.
Si vous n’avez pas tout compris, ce n’est pas grave. L’essentiel dans le football, c’est la passion et l’amour du sport. Comme le dit Zidane : « Les performances individuelles ne sont pas le plus important. On gagne et on perd en équipe. »
Luna Senot et Mathilde Ausseil