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Dans les coulisses de l'infirmerie


Il est très probable que vous vous soyez déjà rendu là bas. Pour soigner un mal de tête ou simplement sécher le cours de sport. Eh oui, vous avez deviné, il s'agit effectivement de l’infirmerie ! Nous y sommes allés pour poser quelques questions et mieux comprendre le rôle de ce lieu à l’École. 


Graffiti : Combien êtes-vous à l’infirmerie ?

Infirmiers : Notre équipe est composée de deux infirmiers dont un à temps plein, afin d’être présents de 8h30 à 18h auprès de tous les élèves de l’école. Nous travaillons également en collaboration avec un médecin présent le mardi matin et le jeudi pour les visites médicales ou examens obligatoires. Nous avons beaucoup de chance à l’École d’avoir une présence aussi importante, car ce n’est pas le cas dans tous les établissements.


G : Quel a été votre parcours ?

V. V. : Je m’appelle Victoria Verjus et suis infirmière diplômée depuis bientôt 10 ans. Avant de devenir infirmière scolaire au sein de l’EA il y a quatre ans, j’ai eu l’occasion de m’épanouir dans différents postes infirmiers, très différents les uns des autres. Le métier d’infirmière est une grande porte ouverte à tellement de domaines d’application, que je trouvais ça intéressant de les essayer !

Suite à l’obtention de mon diplôme, j’ai d’abord travaillé dans une clinique privée au sein d’un bloc opératoire, l’opportunité pour moi de perfectionner ma technique mais aussi de découvrir le travail en équipe. Une fois que j’avais gagné en assurance, j’ai rejoins les ambulances de réanimation chez les pompiers pour faire de l’extra hospitalier, c’est à dire prendre en charge des patients en dehors de l’hôpital (accident de la route, douleur thoracique, accouchement inopiné…).

Puis j’ai eu l’envie de retrouver un rythme de vie c'est-à-dire avoir des horaires plus réguliers, les anciens étant des modes de garde de 12h ou 24h. Je me suis alors rappelée de mes échanges avec Antoinette, une des anciennes infirmières de l’EA, et c’est ainsi que j’ai passé le concours d’infirmière scolaire de l’Éducation nationale.

À l'issue de cela, j’ai pris un poste au sein d’un établissement scolaire public, mais dès qu’un poste s’est libéré à l’EA pour cause de départ à la retraite, je me suis empressée de postuler et je suis plus qu’heureuse de faire ce métier qui m’anime tant depuis quatre ans. J’aime la richesse des différentes prises en charge des élèves, mais aussi la prévention quotidienne.


G : Vous avez été ancienne élève, comment était l’infirmerie de votre temps ?

V. V : J’ai eu la chance d’être élève ici de la JE à Terminale. Hormis il me semble pendant le voyage à Rome, où je me suis luxée l’épaule, j’ai eu peu de raison de faire appel à l’infirmière scolaire. En revanche, étant déléguée de classe, j’ai eu le privilège d’accompagner mes camarades à l’infirmerie. J’ai donc pu échanger avec les infirmières et notamment Antoinette qui, il me semble, a passé plus de trente ans à l’École comme infirmière ! J’ai aimé chez elle à la fois son autorité face aux passages des élèves injustifiés, mais aussi sa douceur et son ton rassurant face aux élèves blessés. Au travers de nos échanges, elle m’a fait aimer ce métier d’infirmière et elle est une des motivations de mon orientation dans cette voie paramédicale.


G : Quel est le rôle du médecin ?

I : Il y a deux principales missions au sein de l’infirmerie : la gestion administrative des dossiers des élèves à besoins éducatifs particuliers (PAI, PAP, PPS) et les visites médicales obligatoires demandées par l’Éducation nationale, soit en CP et 6ème, mais également auprès des nouveaux élèves. La visite se fait en deux parties, dont l’une est réalisée par le médecin et l’autre par nous, les infirmiers, qui nous chargeons de mesurer la taille, la vision et l’ouïe de l’élève.



G : Quel est votre rôle à l’École ? Vous affirmez réaliser un travail de prévention à l’École. En quoi consiste-t-il ?

I : Notre mission première est de prendre en charge et de soigner quotidiennement les élèves. Que ce soit pour un mal de tête, de ventre ou bien encore suite à un traumatisme psychique ou physique. Lors de notre entretien infirmier, nous en profitons pour mettre en œuvre notre travail de prévention, c'est-à-dire: sensibiliser l’élève à la problématique qu’il rencontre. Par exemple, nous rappelons souvent l’importance du petit-déjeuner aux élèves qui arrivent pendant leur cours de sport suite à un malaise. Nous travaillons aussi en collaboration avec le personnel éducatif et les psychologues de l’École. Ainsi, il arrive que nous nous fassions du souci pour un élève qui vient de façon très récurrente en nous partageant ses problèmes. Alors, nous en parlons avec lui, puis, s’il est d’accord, avec d’autres adultes. Pour réaliser cet accompagnement, nous réalisons près d’une fois toutes les deux semaines des rendez-vous avec les psychologues.

Enfin, c’est à nous d’organiser les interventions qui ont lieu au Petit et Grand Collège chaque année. Ces dernières sont réalisées par nous ou bien des membres extérieurs d’associations. Nous sommes récemment allés dans les petites classes pour parler du brossage de dents, en 6e pour les premières règles et peut-être irons-nous en 4e parler des dangers de la pornographie. 


G : Vous évoquez aussi l’importance de donner aux enfants les bonnes habitudes quant à la venue à l’infirmerie. En quoi cela consiste-t-il et quels projets ont été menés dans cette visée ?

I : En effet, il est important de sensibiliser les élèves sur l’intérêt du passage à l’infirmerie, qui constitue un lieu d’urgence, il s’agit d’un luxe. Il est parfois difficile de trouver le juste milieu, mais une égratignure ou une branche de lunette cassée n’a pas besoin d’être traitée à l’infirmerie. C’est pourquoi, depuis trois ans, chaque maître et maîtresse s’est vu muni d'un sac de soin contenant des compresses, du désinfectant, des pansements et autres éléments de première nécessité permettant de parer aux petits bobos. Ce travail contribue de plus au lien entre enfants et professeurs, qui sont habilités à faire ces soins. En tant qu’infirmerie, il nous revient de rappeler régulièrement l’importance des sacs, et nous faisons ainsi des réunions au début ou pendant l’année pour présenter à nouveau le concept. Ceci fait partie de notre travail de collaboration.


G : Qu’en est-il des traitements spéciaux ?I : Il existe à l’École près de 300 enfants avec un PAI (projet d’accueil individualisé), pour de l’asthme ou du diabète par exemple, ce qui nécessite d’avoir des médicaments sur place en cas d’urgence. Nous avons donc à l’infirmerie les traitements de chacun d’entre eux, dont les élèves ont parfois aussi une version dans leur sac. Les professeurs, ainsi que le stipule la loi encadrant, sont formés pour savoir utiliser les médicaments en cas d’urgence, et c’est une chose dont nous nous assurons en tant qu’infirmiers, notamment pour qu’ils puissent être autonomes pour les sorties ou voyages scolaires. 


G : Combien de passages avez-vous par jour environ ?

I : Chaque jour nous avons entre 60 et 100 passages, avec un record de 101 en une journée. Cela fait à peu près un problème différent à régler toutes les 5 minutes, un vrai challenge ! Nous sommes en contact avec des infirmeries d’autres écoles qui racontent que 50 passages en une journée constituent pour eux un grand nombre : autant dire que l’infirmerie de l’École alsacienne est donc une des plus fréquentées de Paris ! En mars nous avons accueilli environ 1200 élèves. On peut toutefois se douter que certains passages ne relèvent pas d’un vrai besoin, d’où l’importance d’expliquer le rôle de l’infirmerie.


Merci à l’ensemble de l’infirmerie !




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