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Photo du rédacteurXinMiao Liu-Glayse

Conférence Pierre Moscovici

“L'Europe est notre avenir” : c’est sur cette citation de François Mitterrand que Pierre Moscovici a terminé sa conférence ce lundi 30 septembre. Actuel premier président de la Cour des comptes, ancien ministre sous les gouvernements Jospin et Ayrault, ancien député européen et ancien commissaire européen, homme politique et haut fonctionnaire, Pierre Moscovici est venu à l’École Alsacienne pour partager son savoir et aborder la question européenne avec les élèves de première et de terminale.


Après une brève mais intéressante introduction de M. Moscovici par trois élèves de terminale, M. Moscovici a commencé par insister sur l’importance du partage et de l’éducation : lui-même étant professeur à Sciences Po, c’est un sujet qui lui tient énormément à cœur. Je ne vais pas m'étaler sur les sujets abordés, la conférence durant près d’une heure et demie, il serait compliqué de tout dire en une page. Mais je souhaitais tout de même partager quelques moments forts de cette soirée avec vous.


L'Union européenne, et l’Europe en général, est une problématique bien complexe : beaucoup de choses ont changé récemment. Les dynamiques ont été bouleversées par de nombreux événements marquants, et le futur semble particulièrement instable aujourd'hui. Avec ses très nombreuses institutions, l’Union européenne (nous l’appellerons UE maintenant, ce sera plus court) est une organisation compliquée et difficile à saisir pour les non-initiés. À la suite de la Seconde Guerre mondiale, qui était en réalité plus une guerre européenne que mondiale, l’UE a fait ses débuts sur la scène politique internationale. Avec seulement sept pays au départ, elle s’est élargie au fil du temps et compte aujourd’hui 27 États : de fait, elle réunit aujourd’hui des pays très différents, avec des histoires et des cultures labyrinthiques.


À l’heure actuelle, l’Europe est en crise. Les dernières élections européennes peuvent en être la preuve : avec une montée des extrêmes, et plus précisément de l'extrême droite, l'Europe se confronte à de nombreux défis qu'elle doit encore surmonter. M. Moscovici a identifié quatre types de crises : climatique, économique, géopolitique et démocratique.


Le climat est un enjeu majeur pour nous et les générations futures. Il est impossible d’y faire face seul ; pour résoudre ce problème, il faut collaborer et travailler ensemble. 2°C. Vous connaissez déjà ce chiffre : c’est la limite de hausse des températures que les pays du monde ont fixée lors de la COP21 à Paris en 2015. Malheureusement, tout le monde sait que cette limite sera impossible à tenir.


Un événement majeur a été le tournant pour l'économie européenne : la crise du COVID-19. Crise sanitaire au début, elle s’est très vite transformée en crise économique avec la mise à l'arrêt des activités. 2020 a été la pire année économiquement depuis 1900. Avec la politique du “quoi qu’il en coûte”, le déficit public et la récession sont apparus en Europe. L'économie a finalement été relancée en 2022, mais c'était sans compter le début de la guerre en Ukraine et un second “quoi qu’il en coûte”. Aujourd’hui, la France est le 3e pays le plus endetté en Europe, derrière la Grèce et l’Italie. Alors oui, la situation économique en France est actuellement critique.


Nous vivons dans un monde dangereux, et qui va le devenir encore plus dans les années et décennies futures. Avec une montée des extrêmes et des autocraties en Europe, l’UE devient de plus en plus fragile sur la scène politique actuelle. Le retour des chocs de puissance et l'éloignement progressif des États-Unis de l'Europe est très inquiétant pour nous, Européens.


Les démocraties ne sont pas à l'abri non plus : une multiplication de démocraties illibérales au sein de l'Europe même, et dans le monde en général, peut être observée, et des personnages, tels que Donald Trump, mettent nos institutions en danger.


Tout cela semble bien négatif, néanmoins, il y a quand même des points positifs pour notre vieille Europe (enfin !). L’UE n’est pas inerte et agit sur différents fronts : elle a très bien réagi à la guerre en Ukraine et a vite mis en place des sanctions pour la Russie de Poutine. L’UE est également le leader en matière de décarbonisation avec une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre et de nombreux projets grâce à de nouveaux financements.


Cependant, l’Europe est encore en retard sur de nombreux points : il faut qu’elle apprenne à parler le langage de la puissance. Pour l’instant, elle n’a qu’une très faible, voire inexistante, politique étrangère. Jusqu'à présent, c’est le parapluie américain et l’OTAN qui protégeaient l’UE, mais des présidents comme Trump remettent en question cette protection. Que faire en cas d’attaque de l’Europe ? Faut-il créer une armée européenne ? Rien n’est encore sûr, mais il faut prendre des décisions fortes d’ici peu. L’Europe est encore trop dépendante des autres.


Pour surmonter tous ces obstacles, il faut être unis devant les épreuves et ne pas désespérer.


Après une courte session de questions-réponses, intéressante et parfois drôle, notre rencontre avec M. Moscovici s’est malheureusement achevée. C’est avec des visions et objectifs nouveaux que nous, futurs citoyens européens, sommes retournés à notre vie quotidienne.

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