Jour férié, fêté dans la France entière, le 11 novembre célèbre l’armistice de 1918 marquant la fin des conflits de la Première Guerre mondiale. Cependant, plus méconnue, une deuxième commémoration est célébrée également ce jour-là à la place de l’Etoile à Paris : celle du 11 novembre 1940, journée où des lycéens manifestèrent contre les occupants. Graffiti les a suivies toutes les deux, on vous raconte tout.
La cérémonie de la manifestation lycéenne et étudiante de 1940 contre l’occupant allemand
Dès 9h, quelques lycéens se regroupent devant le 156 avenue des Champs-Elysées, devant une plaque bien particulière, inaugurée par le président René Coty en 1954, en souvenir de la manifestation lycéenne de 1940 contre l’occupant allemand.
En effet, depuis le gouvernement de Vichy, les étudiants commencent à se mobiliser contre les Allemands de différentes manières dont en déposant des tracts appelant à manifester le 11 novembre, à la place de l’Etoile à Paris. La préfecture de police, qui collaborait à l’époque, essaya d’en empêcher, car les Allemands ne voulaient surtout pas de célébration rappelant leur défaite de 1918. Pourtant, plus de 3 000 jeunes bravèrent cette interdiction et se regroupèrent à l’Etoile en chantant la Marseillaise ou en criant “Vive de Gaulle !”. Le prix à payer fut important pour ces lycéens et étudiants : certains ont été blessés, d’autres morts, plusieurs ont été emprisonnés, certains déportés, et plusieurs établissements d’enseignement supérieur ont été fermés à Paris.
Cette manifestation est très importante car elle est considérée comme étant la première manifestation de résistance publique en France. Y est écrit sur la plaque « Le 11 novembre 1940 devant la tombe de l'Inconnu les étudiants de France, manifestant en masse, les premiers résistèrent à l'occupant ».
Tous les ans, en souvenir de cette manifestation étudiante, des lycéens de différents lycées (Janson-de-Sailly, Chaptal…) ainsi que des représentants des différents mouvements de la Résistance de la Seconde Guerre mondiale se rendent devant cette plaque pour un hommage officiel.
Parmi les mouvements de Résistance, un fut particulièrement important : Libération-Nord fondé par un ancien élève de l’Ecole alsacienne, et signataire du traité de Rome de 1947, Christian Pineau (en savoir plus). Le Souvenir Français a remis à l'École un drapeau de Libération-Nord qui est porté par une sélection de lycées en Seconde conviés pour assister à la cérémonie, accompagnés du directeur de l’EA, Monsieur Pierre de Panafieu.
La cérémonie en face de la plaque s’est déroulée en présence des porte-drapeaux des différents établissements, alignés solennellement pour l'occasion. Après le chant de la Marseillaise, des gerbes de fleurs ont été déposées par des personnalités telles que le recteur de l'académie, la nouvelle ministre de l'Éducation nationale, Madame Anne Genetet, et le ministre délégué, Monsieur Jean-Louis Thiériot.
La célébration de l’Armistice du 1918
En fin de matinée, le cortège se dirigea vers les gradins autour de l’Arc de Triomphe pour assister à la commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale.
En 2024, la cérémonie est d’autant plus spéciale puisqu’elle célèbre de nombreux anniversaires importants : les 120 ans de l'Entente cordiale entre la France et le Royaume-Uni et les 100 ans du début de la guerre. Mais également, il y a exactement 80 ans, le 11 novembre 1944, alors que la Seconde Grande guerre n’était pas encore finie, Winston Churchill ravivait la flamme du Soldat inconnu en compagnie du général de Gaulle. Ces anniversaires lient donc étroitement la France et le Royaume-Uni. Pour cette raison, le président de la République Emmanuel Macron invita le Premier ministre britannique Keir Starmer pour l’accompagner dans ces commémorations. Le président a ravivé la Flamme de la Nation, aux côtés d’anciens combattants. Après la Marseillaise, fut également chanté God Save the King. Le président est venu près des gradins pour saluer les présents, dont les élèves de l’Ecole alsacienne et les autres lycéens présents.
C’est un véritable honneur pour nous de pouvoir participer activement à ce devoir de mémoire.
Frédéric Lucaussy Sviatopolk-Mirsky