Dans ce numéro, nous vous parlerons d’un pays pas si connu : le Kosovo. Une petite nation qui fait monter la tension entre l’Europe et la Serbie.
Le Kosovo (parfois appelé Kosovo-et-Métochie) est un pays des Balkans qui n’a pas accès à la mer. Son territoire est majoritairement montagneux, mais compte deux plaines : la plaine du Kosovo, et celle de Métochie, qui lui donnent son nom. Sa capitale est Pristina. Ses pays limitrophes sont le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine du Nord et la Serbie.
Justement, le Kosovo faisait pendant le Moyen-Age partie de l’Empire serbe. La région est considérée comme le berceau du pays. En effet, de nombreux monastères serbes ont été construits au Kosovo (par exemple à Peć). Et en 1389, c’est dans cette partie des Balkans que se déroule la bataille du Champ des Merles : c’est à cause de cette défaite au Kosovo que la Serbie est rattachée à l’Empire ottoman. En 1690, l’Autriche, ennemie de l’Empire ottoman, propose aux Serbes désirant combattre leurs envahisseurs d’émigrer vers le nord de l’actuelle Serbie. Ainsi, entre 40 000 et 200 000 Serbes quittent le Kosovo. En 1878, après la création de la Serbie indépendante, ce sont des Albanais qui sont déplacés vers le Kosovo. En 1918, le Kosovo et la Serbie, ainsi que d’autres pays slaves des Balkans, s’unissent pour former la Yougoslavie. Le Kosovo devient en 1945 une région autonome au sein de l’union.
Problèmes
Après les migrations serbes, la majorité de la population du Kosovo est albanaise (91 % en 2011). Ces derniers ne comprennent pas leurs liens à la Serbie et réclament l’indépendance dès les années 1990, demandant l’auto-détermination (droit des peuples à disposer d’eux-mêmes). Cependant, la Serbie considère le Kosovo comme le berceau de la nation : c’est là-bas que se trouvent beaucoup de monastères serbes et c’est là-bas qu’a été perdue la bataille du Champ des Merles en 1389.
Guérilla et indépendance
En 1990, quand le président yougoslave Milosevic met fin à l’autonomie du Kosovo, des émeutes tournent à la guérilla et au massacre. L’OTAN lance des frappes aériennes sur Belgrade, capitale serbe, après 18 mois de négociations, et le Kosovo passe sous le contrôle de l’ONU. Le 17 février 2008, le Kosovo déclare son indépendance. Il est reconnu par 104 paysomme indépendant (comme la France et les États-Unis), mais d’autres (comme la Serbie, la Russie ou l’Espagne) ne le considèrent pas comme indépendant. La Russie, membre détenteur du véto, bloque l’adhésion du Kosovo à l’ONU.
Faits récents
Le 4 avril 2022, la progressiste de 38 ans Vjosa Osmani est élue en tant que présidente kosovare. Elle promet de faire baisser la corruption dans son pays.
Le Kosovo annonce vouloir rentrer au Conseil de l’Europe début mai 2022, ce qui serait selon eux plus simple après le départ de la Russie. La Serbie avertit de représailles si cela venait à se concrétiser.
La Serbie oblige les conducteurs kosovars à appliquer un autocollant avec le blason serbe sur leurs plaques d’immatriculation depuis longtemps. Le Kosovo a, en représailles depuis avril 2022 décidé que les conducteurs serbes devraient eux aussi appliquer des autocollants avec le blason kosovar sur leur plaque d’immatriculation. Détail qui paraît insignifiant mais qui irrite Belgrade.
Résolution ?
Deux solutions à ce conflit sont envisageables :
La Serbie, dont la candidature à l’Union européenne est ralentie sans la normalisation des relations avec le Kosovo, reconnaît ce dernier pour accéder rapidement à l’Union européenne. Elle convainc la Russie de lever son véto sur le Kosovo à l’ONU et le pays devient reconnu internationalement.
Un échange de territoires : le Kosovo donne la région de Mitrovica, peuplée majoritairement de Serbes à la Serbie, qui lui accorde en échange la vallée de Presevo, où vivent majoritairement des Albanais.
Hector Ono-dit-Biot